Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
lettres vannées
13 janvier 2009

La gargouille de buée

Le nez collé à la vie je surplombais la vue. Un rien aurait suffit pour que je tombe.

J’ai vu la ville passer à mes pieds, les pavés défiler sous mes pas, mes pages faire tourner des vents qui ne savaient plus bien où aller.

Incrustées dans chaque pierre, mes lourdeurs, et des enclumes pendues aux lèvres de mes pénibles tictacs de cœur.

A l’abandon, frôlée de l’érosion du temps qui passe et des coulures d’heures lavasses et sombres. J’étais figée, soudée par ma peine avalée.

Soustraite au soleil et aux passants qui rasaient les rayons, j’étais absente. Insensible aux aubades d’une ville qui appelle comme une sirène dans le large d’un matelot en vigie.

Inerte. Froide. Rigide. Fossile.
Le regard perdu dans une saoulerie de mélancolie exorbitante.

J’étais si peu moi-même au bord de mes précipices, qu’il a fallu que je comble mon gouffre avant d’y choir, des ailes plein les bras pour m’envoler, et des sourires lestes au bord des yeux.

Le bleu du ciel s’est mélangé à moi.

La roche avait cédé sous les bleus, et peu importe le sable dans mes grains de peau.

Je rêvais alors d’être buée ou bien fumée. Je ne sais plus très bien.

Et ta main m’éparpillait tout autour de moi pour que je t’apparaisse.

Des larmes de nos poussières plein les yeux pour que l’oubli disparaisse.

Publicité
Publicité
Commentaires
lettres vannées
Publicité
Derniers commentaires
Publicité