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lettres vannées

15 janvier 2009

FINI !!!!! reste plus qu'à...!

FINI !!!!!

reste plus qu'à...!

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15 janvier 2009

Lettre à la vie, à l’amère…

Non, je n'ai pas envie de me laisser valdinguer  par la tempête que tu me rabats sur la figure. Non je n'ai pas envie de jeter un radeau en perdition et céder contre tes trombes. Non, je ne veux pas rallier le port d'attache dans un demi-tour et m'arrimer aux regrets. Non, je ne veux pas plier sous le vent. Mes voiles resteront tendues comme des bras ouverts aux souffles des foudres. Je ne livrerai pas mon âme contre une accalmie au charmant sourire de croquemort. La faucille peut briller du plus loin au plus près, elle n'est pas mon sémaphore. Je ne pleure plus les êtres chers emportés par tes sirènes. Je serre les dents et je n'épongerai pas plus d'eau que tu ne m'inflige déjà. Rien. Tu ne me retireras rien de ma force. Même à genou je connais la bataille. Je forge mes armes, colmate les larmes qui traversent ma cuirasse. Même diminuée je ne perds rien de ma rage, je connais trop bien tes orages qui œuvrent à l'échouage. Même cahotée, j'ai l'aplomb de deux pieds plantés dans la détermination, ma cargaison n'est autre que volition. Je n'irai pas à ta chaloupe, par-dessus bord, noyée dans tes flots du sort, larguée à ta dérive. J'ai le pied marin sur les chagrins. Loup de l'amer dans ton écume d'amertume. Je navigue vive. Vive. Et vive. J’ai des éclairs dans ma lanterne thoracique, ce n'est pas ton tonnerre et ton ciel bas qui me feront mettre pied en terre. Tais-toi la vie. Tais-toi! Tu ne me fais pas peur sous tes airs de grandeur.

15 janvier 2009

Moites moitiés emboitées.

J'arrivais au coin de la rue.
Tu arrivais au coin de la rue.
J'étais pressée.
Tu étais pressé.
Le coin de la rue jubilait.
Brandissant l'angle.
L'arme.
Chargée d'impact
La tranche.
L'embrasure d'un espace temps.
Au coin de la rue.
Nous nous sommes heurtés.
Propulsés.
De plein fouet.
Fortissimo.
Ébranlant nos titans.
Errant l’un dans l'autre.
Je n'ai rien vu de ta carcasse.
Aspirations centrifuges.
Sans issue.
Longtemps.

J'étais au fond de toi.
Engloutie.
Puis j'ai tout vu.
Tout entendu.
Tout ressenti.
Au coin de la rue.
Je me suis perdue.
Encastrée.
Pénétrée.
J'ai disparu.
Toute entière.
Broyée.
Nous nous sommes harponnés,
Percutés,
Fracassés
Froissés.
Aboutés.
Blessés.
Griffés.
Léchés.
Vus félins pour l'autre.
Faits l'un dans l'autre,
A l'étroit,
A l'endroit,
Sur l'envers.
Au travers,
En travers.
Mélangés.
Mi-anges.
Mi-nous.
Moites moitiés emboitées.
Longtemps.

Je ne reconnaissais rien.
Tout n'était pas moi.
Tout ne me ressemblait pas.
Tout n'était que toi.
Au coin de la rue.
J'ai ramassé mes débris, mon cœur
Mes bris d'ardeurs.
Mes cris de peur.
Puis la couleur de ton regard.
Celle de ton sourire.
Nous n'avons rien dit.
Si peu.
Nous étions en désordres.
Éméchés.
Boitant.
Nous étions au coin de la rue.
Je vais là d'où tu venais certainement.
Et je sais où tu vas.
Mon parfum t'y emmène.
Ne te retourne pas.
Au coin de la rue.
Il ne reste que le coin de la rue.
Un angle mort.

15 janvier 2009

Plurielles affres au singulier

Les mots ont changés. Comme si j'avais englouti l'avenir pour en décharner mes desseins. Hier je te parlais de demain, aujourd'hui c'est bien d'hier que je divague sans âme.

Une suite d'intemporelles histoires qui se renversent puis s'inversent me transperçant de mes travers. Une suture qui n'en fini pas de m'enfermer dans mes balafres. Belles affres que je fais là pour éviter d'exister. Reste plus qu'à inventer une autre histoire sans moi mon amour, parce que j'ai péri dans un jour passé sans laisser d'adresse. J'ai trépassé avant l'à venir de nos heures. J'ai perdu d'avance mon je.

14 janvier 2009

L’a-pesanteur des jours.

J’ai appris à toucher le fond, voir loin, bercer les insomnies, dompter les chagrins, calfeutrer des colères folles. J’ai appris à compter sans amis, j’ai visité des nuits sans lumières, j’ai voyagé dans des rêves impromptus encore inconnus. J’ai conclu des pactes qui parlent de diables avec mon corps. J’ai soumis d’autres mots à l’exercice. Saisi des volutes de volontés. J’ai peint, feint des riens, du tout au tout. J’ai perdu la voix dans des cris de silence, je l’ai retrouvée éméchée dans des soirées de vair cassées, ébréchées d’avance.

J’ai couru après des nouvelles passées sans s’arrêter me laissant essoufflée. Je me suis laissée engloutir par des sofas si las qu’ils en étaient absents avec moi.

J’ai mordu ma langue souvent pour quelle ne tombe pas dans des baisers secs. j’ai bâti dans les tranchées que laissent mes peines, des envies à l’abri, pour plus tard, après mes guerres.

Alors, si je t’avais écris, tu aurais fuis la ligne de mon front, l’orée de mes pensées, la lisière de mes vouloir.

Reste encore un peu. J’ai besoin de ton étoile pour que ma galaxie existe. J’ai besoin de ta voix lactée dans ma voûte cardiaque. J’ai besoin de ton doigt là où je ne vois encore rien.

J’ai besoin de ton regard pour reconnaitre les jours. J’ai besoin de ton miroir pour y voir mes reflets prémonitoires. J’ai besoin de ta lueur pour raviver mes feux, plus que jamais, j’ai besoin de ton ombre pour savoir où est la mienne.

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13 janvier 2009

La gargouille de buée

Le nez collé à la vie je surplombais la vue. Un rien aurait suffit pour que je tombe.

J’ai vu la ville passer à mes pieds, les pavés défiler sous mes pas, mes pages faire tourner des vents qui ne savaient plus bien où aller.

Incrustées dans chaque pierre, mes lourdeurs, et des enclumes pendues aux lèvres de mes pénibles tictacs de cœur.

A l’abandon, frôlée de l’érosion du temps qui passe et des coulures d’heures lavasses et sombres. J’étais figée, soudée par ma peine avalée.

Soustraite au soleil et aux passants qui rasaient les rayons, j’étais absente. Insensible aux aubades d’une ville qui appelle comme une sirène dans le large d’un matelot en vigie.

Inerte. Froide. Rigide. Fossile.
Le regard perdu dans une saoulerie de mélancolie exorbitante.

J’étais si peu moi-même au bord de mes précipices, qu’il a fallu que je comble mon gouffre avant d’y choir, des ailes plein les bras pour m’envoler, et des sourires lestes au bord des yeux.

Le bleu du ciel s’est mélangé à moi.

La roche avait cédé sous les bleus, et peu importe le sable dans mes grains de peau.

Je rêvais alors d’être buée ou bien fumée. Je ne sais plus très bien.

Et ta main m’éparpillait tout autour de moi pour que je t’apparaisse.

Des larmes de nos poussières plein les yeux pour que l’oubli disparaisse.

13 janvier 2009

Des lettres en brassées

Je suis là, tu sais. Je t’ai écrit maintes fois. J’ai glissé mes lettres dans des flocons de neige qui sont restés pendus dans un été de sioux. Elles ont fondu dans mes débâcles bâclées. Il en est resté des cailloux. Des quartzs. Des prismes. Petits joyaux d’amants aux baisers d’avant.
J’ai marché dessus parce que je ne pouvais plus les ordonner, ces lettres. Je les ai piétinées de ma rage de vaincre, de mon manque, de mes impairs et de mon impatience. Je les voulais cotonneuses, mais elles étaient haineuses. Je les ai crayonnées, enduites de douceurs, mais elles se sont montrées âpres de mes affres. Fusain hâté hanté de vide.

Mais, tu me manques comme je respire. Et je coule des brasses dans la langueur de mon sommeil et tu rajoutes toujours plus d’eau sous mes ponts pour que je nage. Pour que je page… Encore.
Mes mains vieillissent, flétrissent et fanent mes émotions illettrées. J’écris des papiers gras flottants sur une rivière folle où s’écoulent des étincelles. Des éclats mouillures… Mes écrits bouillures…

Là, j’y lave mes yeux pour mieux t’y voir. Je suis toujours là, tu sais.
Encore jusqu’à toujours je crois.

13 janvier 2009

Je n'avais jamais rien dit.

Adossée au mur du temps qui passe, le regard planté dans les nuages, le ciel bleu y défile.
Je n'avais jamais rien dit.
Tantôt la brise caressante, tantôt les tempêtes giflantes. Je regardais la vie me toucher au plus profond de moi-même. Sans glisser le long de la paroi. Accrochée aux paysages mouvants. Les lèvres gercées des silences de bouches baisantes et leurs gouttes de sang perçant à ma commissure enragée.
Impassible. Ni mal ni bien. Mi-moi mi-voix. Figue de barbarie et raison de cœurinte...
Le corps poreux, à m'imprégner des vies, à m'imbiber de l'eau trop souvent saumâtre des autres.
Écope à la main. Je me laissais aller, flotter, transportée d'une onde à l'autre dans un monde que je ne reconnaissais pas, n'étant pas le mien. Je me noyais dans des pensées au milieu des autres rats d'eau. Bercée sous des cieux qui souriaient à la clémence de ma démence.
Je n'avais jamais rien révélé pour surtout ne pas n'être.
Et là il y a tant à redire sur les soleils qui défilent, et ce nuage à pluie si brillant contre les rayons.
Mais qui écouterait cette impétueuse chimère qui me formule.
Si ce n'est que la folie du vent qui m'éparpille.
Ainsi, je n'avais jamais rien dit...

13 janvier 2009

Câlin Maillard

Le corps échancré, indécent, et son incandescence sous la pulpe de tes doigts nourrissant un chaos absolu.
Le désir blottit en maitre des serpents et sa mouvance ondulant sous mon grain érectile.
A la peau insoumise, s'y glisse des surprises gourmandes, filantes de sensations.
Il y a mille ans ou peu de temps, à chaque instant, tes désordres asservissent des soupirs ardents.
Les avenues ouvertes de tes allers-venues, je ressens ton allure retenue à la moisson de mes frissons odorants.
Fermer les yeux ne suffit plus.
Tes jeux interdits dans mes feux inédits apprivoisent des reins envieux de l'enjeu audacieux. Aux vertiges capiteux, la folie sinueuse y cherche sa lisière alors que la volupté alambique tes effets sucrés dans mes retraits.
Toute la perception me verse dans les bras de mon repli, fondant sur le lit des faits.
Ta bouche touche à tâtons.
Je pénètre enfin notre silence au sein des plis d'un drap rabattu sur des baisers perdus.  Ma respiration, restée au bord des lèvres, palpite muette, et l'ivresse détresse nonchalamment les plaisirs charnels de tes effleurés effeuillés...

Mes galbes dociles, gonflés de troubles, s'amassent sous tes paumes pour y déceler la caresse diablesse, celle qui fera couler le survivant de mes soupirs.

12 janvier 2009

sur la pointe perçue

Aujourd'hui je voudrais t'écrire sur la pointe des pieds comme on s'étire pour chuchoter à l'oreille. Je voudrais t'envoyer des mots à peine audibles au gout de lèvres et si légers qu'ils seraient de coton.
Alors je prends soin à chaque mot que j'emballe. J'y glisse des silences irisés pour en faire de minuscules offrandes. Je les choisi. Je les cherche. Je les assemble pour qu'ils me ressemblent jusque dans la chair comme des fruits juteux gorgés d'un sucre que tu ne connais pas.

Mais je me trompe, recommence, rature, capture, amoncelle, dépucelle les syllabes pour en extraire mes chuchotis intérieurs. Je m'acharne, me décharne, me trahis, m'ébahis et m'évanouis dans une ponctuation évaporée.
Puis je me tais parce que je t'écris. Sur la pointe des pieds. Je passe inaperçue et repasse inavouée, dans mes rouages les phrases sont encore enrouées. Et pour finir je cherche toujours les points de suspension qui pourraient encore me hisser à ton oreille, m’arrachant à ce silence.
Je t'écris, parce que je me tais... Une muselière sur mes morsures.

12 janvier 2009

Lettre au passant de ma veine cave.

Tu vois, aujourd'hui je n'en crève pas. Je ne suinte pas de tendres plaintes.
J'ai des fêtes foraines greffées à mes rêves et des loupiotes sous les paupières.
Des mots pendus aux cordes vocales.
Les cieux délices fondant à la lisière des lèvres.

Je ne porte plus ce mêlant-collier qui retenait mes souffles.
Le bijou s'est éteint, et la brûlure s'est tue.
Tu vois comme c'était facile.
Il suffisait de nommer la démesure d'un amour fou et perdu.
Le sertir au passé pour en trancher toute la douleur attenante au présent du temps.
L'amalgamer dans ma dague d'argent.
C'était facile...
Comme avouer une faute de goût, dans une saute d'humeur. Comme on trébuche sur un pli de tapis, avant de tourner le dos, dé-chue, dé-possédée.
Et ça me dé-mange le sourire à m'en mordre les mo-tus épinglés sur la langue.
Singulière passagère de ton temps, je ne suis déjà plus.
Plus qu'une disparue.

Mêlée à ton passé, je m'y baigne sans vergogne.
Je m'y lave la fièvre et y délave ma lave, fière à la besogne.
Et c'est toi que ça dérange, au creux de la veine cave,
tu as sans doute une mélancolie, un peu trop serrée, autour du cou.
Et le goût d'un pli de tapis rabattu sur les pensées.
Alors que mes poussières redeviennent étoile.
Un point lumineux pendu dans ton ciel.
Une signature fourvoyant le temps.

11 janvier 2009

Serment d’élan.

L'échappée belle des étouffements d'une vie d'avant.

Les avants désarmants, les après dérapants.

Et les ans qui passent de l'avent à l'arrière dans l'autan...

Je me regarde partir vers un devenir, où tout, n'est plus question de fuir,

où courir dans des zéphyrs larmoyants n'est plus synonyme de périr.

Délestant mes songes aux bouilles de gargouilles aliénées qui singent mes réalités azurites.

J'ai ouverts les bras comme on lâche les vannes avant que ne cèdent les brèches.

J'ai lâché lâchement pour le temps des amants dans des vents tournoyants.

Je ne souffre plus.

Je ne souffle plus.

Ne m'essouffle plus.

Je respire.

Doucement.

Simplement.

Légère d'un aspirant aux soupirs que j'expire.

Quelque chose me dis que je n'ai plus d'ires.

Si ce n'est que dire, ivre de vivre, je n'ai plus rien à maudire.

11 janvier 2009

Vous ne pourriez pas vous assoir pendant que je vous écris ?

Vous me donnez le vertige à ainsi arpenter mon tournis, ça me visse les pensées au siège de l’absurde. Vos talonnades titillent mon tapage. Il m’est impossible de démêler le fil d’une seule sonate d’images. Ne bougez plus, cessez de brasser mon air… et puis scellez votre bouche que je puisse ponctuer à mon aise. Vos brouillards braillards me plongent dans un néant pétrifiant.

Oui, je vous écris. Oui, je vous épelle. Oui, je songe à vous. J’en ai plein la peau de vous. Oui, c’est là. Au creux. À la gorge. Mais vos apnées et vos brasses coulées dans mon silence me figent dans mon bruit. Vous m’immergez. Je ne m’entends plus. Vous me mélangez à vous. Vous me pétrissez l’imagination. La clameur de mon cœur est inaudible et ma respiration n’a plus de partition.

Paralysez votre attente tonitruante que je puisse hurler mes murmures à ma guise. Vous me soudez à votre espérance et ce regard solliciteur pendu à mes lèvres m’enclume au fond de moi.

Comment voulez-vous que mes doigts se délient la langue dans mes chuchotis. Comment voulez-vous que je tutoie votre désir, quand vous m’emmurez dans vos vives allures ?

Dites… vous ne pourriez pas vous assoir pendant que je vous écris ?

Laissez mes silences s’échapper tout contre vous, laissez-les vous pénétrer, laissez-moi m’écouler à vos côtés afin que votre cuir en boive l’encre. S’il vous plait.

9 janvier 2009

Tremblement d’artères.

J'étais au bout du rêve dans une lutte fiévreuse contre la nuit noire.
J'étais au bout des phrases vertigineuses vacillant dans le cauchemar du para-dit.
J'étais là où, la frayeur n'a plus d'ailleurs parce qu'elle est en plein cœur. Plantée.
J'écrivais avec les griffes, avec le sang de guillotines installées pour une révolution ventriculaire d'un organe royal qui tentait de palpiter. Vaille que vaille.
Je coupais des entêtes dans des pulsions. Je me faisais bourreau de pensées libres tranchant ma raison en bataille. J'avais le parfum de la peur et l'aura de la fadeur.

Au champ du supplice, à terre, le temps mort d'une fièvre qui m'asséchait, donnait la peau rêche et collait le reculons à chaque marche et contre marche d'une fortuite ascension...

Je crois avoir pleuré un instant, assise sur un sursaut qui me ramenait à la vie, alors que je voyais des ombres s'aimer si fort qu'il en naissait des corps. Des colliers de baisers si précieux qui scintillaient sous mes yeux. Des mots inventés pour aimer. Aimer et aimer. Des majuscules et des minuscules, des magnifiques et des mirifiques.

Mais à cet instant, dans un tremblement d'artères. Là. Une faille criante de défaillance venait de me lézarder l'esprit.

7 janvier 2009

Je réapprends les mots.

Je réapprends à marcher sur les doigts… Je réapprends à sonder mes profondeurs, écouter la clameur de mon cœur et ses langueurs. Je réapprends mes simplement, les sous-jacents, les jaillissants, les coups saillants, le bout-portant du mordant. Je réapprends.

Je réapprends les coulées, les coulures, les embrasures, les mots d’allures à colmater mes fêlures. Je réapprends le cri, le parti pris, les gris du mépris et le rouge exclamation qui me ponctue ou me tue.

Je réapprends à mes dépens, à tout défaire ou tout refaire, à m’éloigner de simagrées qui maugréent, m'isoler. Je réapprends à pleurer, à attendre, m’étendre, me surprendre, me suspendre encore sans comprendre…. Tout doucement je réapprends, les chuchotements, les désirades en accolades, les souffles coupés à l’arraché, effilochés, les caresses du vent de mes faiblesses.  Je réapprends la peau damnée des nuits enfouies, les falaises de rêves inouïs, la chaleur de la moindre lueur, le gercé des lèvres de l’absence, et les tournis de l’envie.


Je réapprends ce que je n’ai jamais pu oublier. Juste pour m’assurer que je suis encore en vie.

Je réapprends à toucher, à ne rien faire d’autre… Que toucher.

7 janvier 2009

A même la peau

Mais moi je m’en fous du dernier cri, je veux un habit de vie. Un tissé à m'en coudre sur l'envers du corps. Une tenue qui ourle ma bouche de oui jurés à l'infini faite de caresses incrustées d'envies, belle à m'en déboutonner le corps. Je veux cet habit plissé de regards soyeux, épinglés de quelques aiguilles de temps.

Celui dont le sinueux découpage suit les pointillés de l'attrait, celui qui cintre les courbes faufilées de frissons lamés au plus près. Celui qui est orné de la soie du souffle me courant sur le ventre, avec des satinés de baisers pourpres appliqués en parure. Celui qui drape de frôlés faits à la main appliqués au sublime. Celui qui brille du chuchotement d'une bouche qui fronce la peau au fil de mes désirs siégeant aux balconnets.

Celui qui a un surplis de serments brulants sur le coté gauche, avec des lacets de murmures qui s'entrecroisent jusque sur les hanches vers la droite. Celui qui s’entrouvre sur la cuisse et plonge le long des jambes dans un tissu espiègle indocile… Je veux celui-là. Celui qui sera parfaitement ajusté à ma nudité. Je veux ça dans la peau. Plus prés que dedans.

7 janvier 2009

Tapage nocturne

Je suis la catin de ton échelle de service, ton ramdam des heures sombres.
Tapie dans l’ombre taciturne de ta turne.
Je fais le tapin dans ta main baladeuse, désireuse je m’allonge dans ton sexe,
j’y glisse les aises de ta braise étendue.

Je suis ta tripoteuse d’imagination, ton entraineuse du bas fond,
le guili-guili qui t’affilie à l'envie.

Je suis ta putain du matin  qui te déhanche le chagrin,
celle qui te racole les pensées auréoles dont je raffole.


Je suis la trainée de tes matinées trop occupées,
la pute qui te chahute l’entre-deux intentions,
celle qui culbute ton arrière plan en te remontant le flanc…

Je suis l’aubade qui parade et martèle tes désirs de dentelles,
ta bagatelle virtuelle.

Ton tictac en talon aiguille, ta pin-up sans quartier qui t’égare,
ton trottoir d’espoir des soirs couloirs …   
La courtisane artisane de ton âme,  la belle-de-nuit, lumière au fond de ton puits,
celle qui s’amuït et jouit de ton paradis sans aucun bruit.


Je suis ta gagneuse amorale de moral, scandaleuse,
Ta piqueniqueuse sans gène, l’érogène qui te frotte,
te chipote, te baisote de partout n’importe où…


Je ne suis rien, ou la putain de tes mains…
Et suppute, une moins que rien…

7 janvier 2009

Il reste assez de nuit.

J’ai passé la nuit à n’avoir pas sommeil. A n’avoir plus soleil. J’avais froid dans chaque coin et trop de silence dans le vide. J’ai passé la nuit à n’avoir pas sommeil, à n’avoir pas ma place dans mes bras pour sombrer dans l’ombre de ma peau. J’entendais mes bruits de cœur trémuler et filer si loin que je ne pouvais plus leur tendre la main. Tendre en est le creux pourtant.

Je me vidais de mes grelots, un à un, alors que la nuit s’allumait en grandes pompes funèbres. Il grêlait maintenant dans mes ténèbres. Je mettais en cercueils mes jours écueils sans l’arme à l’œil. Tout à la main. Il y avait un trou à faire, et pas d’eau à écoper.

Les pieds froids jusqu’à la tête et le corps étendu entre les deux. Mes rêves noyés ne flottaient plus, au fond de moi leurs sépultures. Il restait encore assez de nuit. Je ne sais plus si ce sont les minutes qui passaient ou bien les heures. Toutes se ressemblaient. Toutes avaient le même timbre lisse.

L’esprit en berne, j’attends encore le jour, ajourée des tombes de ma nuit, les veilles aux bords des yeux…

6 janvier 2009

Poste restante.

A l'instant, je suis persuadée d'avoir quelque chose d'important à te dire. Ce n'est pas flou, ce n'est pas anodin. Je n'en détermine pas la provenance, mais ça baigne dans l’essence d’un jus olfactif fait de phrases fines et pointues.
Je peux te dire que ça se rue à ma gorge, ça se vautre à l'intérieur, ça liquéfie. Je me trébuche dessus, me tombe dedans et me ramasse dans un moi-même devenu trop grand. Un géant béant. Mon néant.

Les mâchoires du silence scellent la pensée belle.

Tout semble si ridicule. Fait d’inutile, à en jeter tout à terre, orager, claquer la légèreté de l'air et faire des bleus au ciel. Battre l'immensité du rien, l'uppercuter, le percuter, le remplir de vide pour se sentir enfin respirer, avide, à vide, léger ...
Sous vide survivre, ou sous-vivre par le vide. Revivre, puis vivre. Et finalement croire vivre ou croire mourir l'un dans l'autre. S'asphyxier, suffoquer, tousser, cracher, aller jusqu'à vomir l'amour qui s'agglutine et étouffe. Expier, malhabile, une bile noire libératoire.

La mélancolia vulgaris semble ne pas vouloir céder le terrain sur demain m’ingurgitant sans fin. Tandis que j’alite, les fiévreuses, mes envies moribondes. J’en veille, j’endors, j’attends la faim.

6 janvier 2009

Une tache sur l'infini

J'ai écrit des mots de toutes les couleurs. Des noirs bien sûr. Des très noirs.

Mais aussi la braise des feux follets de mes artifices fêlés. Les camaïeux d'amours et les satins de nuits. Les rouges ardents qui crissent hard sous la dent, les brûlures blanches qui glacent le dos, les dégradés suaves et sucrés, mes sweet-suites.J’ai écrit des enfilades contrastées de phrases porc-épic, des lamés argentés, les transparences ciselées à la lame et puis le bleu des rivières pourpres qui coulent parfois dans les yeux. Mais aussi du noir, du très noir.... je sais.

J'ai pastellisé le temps qui passait, délavé les heures par des lavis d'âme essorée. J'ai parfois encadré de zébrures griffées des pensées insoumises, dissimulées sous des teintes criardes, facétieuses et moqueuses. J'ai bariolé de fioritures ridicules destinées à clinquer aux yeux. J'ai peint avec ma ponctuation, mes soupirs orchestrés et la chair pigmentée de mes sens. J’ai roulé mon âme, mon corps dans la fange des mots et ce jus douteux des toujours fallacieux.

J'en ai mis partout, c'est vrai. J'ai taché... J'ai tâché.

Mais je voulais que le monde sache, voit, touche, sente et ressente plus encore, que ça crie à la face, que ça crève les yeux, que ça fasse du bruit, de la lumière quoi !

J'ai tâché... J'ai taché... Et puis rien. Il n’en reste que le blanc évidé. Des lignes vierges. L’évidence du vide.

Genoux à terre, dos arrondi dans des cercles vicieux. Les mots pendouillants toujours à la main, il ne filtre que l'écho d’un vertige qui tend son nuancier en hurlant « En corps, t'en as encore, donne. Donne ! »...

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